« Êtes-vous d’accord avec cette affirmation : quand il y a peu de travail, les hommes ont plus droit à un emploi que les femmes ». Cette question, posée dans plusieurs enquêtes statistiques mesurant les croyances et attitudes des personnes, permet de révéler les opinions quant aux inégalités de genre et de mieux comprendre les décisions de participation au marché du travail.
En France métropolitaine en 2019-2020, 70% des femmes qui ont eu des enfants répondent « pas du tout d’accord » à cette proposition, et cette proportion est la même parmi les immigrées et descendantes d’immigrés que dans le reste de la population sans ascendance migratoire directe.
Parmi les immigrées et descendantes d’immigrés, les femmes ayant eu des enfants et qui s’opposent totalement à l’idée de privilégier l’emploi masculin, et dont on infère qu’elles ont des conceptions plutôt égalitaires du marché du travail, ont effectivement un taux d’activité nettement plus élevé que les autres tout au long de leur vie, de l’ordre de 10 points après 35 ans.
Mais les comportements dans les années qui suivent la naissance du premier enfant montrent un décrochage du taux d’activité des mères par rapport à celui des pères, du même ordre de grandeur quelles que soient les opinions déclarées, soit 15 points sur 10 ans.
Ainsi, les opinions quant aux inégalités de genre ont bien une influence sur la participation au marché du travail, mais ne jouent apparemment pas sur la façon de concilier vie professionnelle et parentalité.
Source : Insee
Publication : Insee Analyses No 110
Date de la publication : juin 2025