Parmi les jeunes sortis du système éducatif en 2017, près de la moitié ne vivaient plus chez leurs parents lors de leur dernière année de formation. Si la décohabitation intervient davantage lors des études supérieures, elle peut s’avérer plus précoce pour les jeunes inscrits en filières professionnelles, en particulier pour ceux qui choisissent l’alternance. S’appuyant sur l’enquête Génération 2017, ce Céreq Bref s’intéresse à l’influence de l’alternance sur l’autonomie résidentielle des jeunes, et met en lumière sa capacité à constituer un levier d’émancipation en début de vie active.
La France fait partie des pays de l’Union Européenne où l’âge moyen de départ des jeunes du domicile parental est parmi les plus bas : un peu moins de 24 ans contre plus de 26 ans pour les jeunes européens (Cf. données Eurostat). S’il reste supérieur à celui des pays nordiques, marqués par des politiques volontaristes d’autonomie des jeunes, il est plus faible que dans de nombreux pays qui se caractérisent comme la France par un soutien fort de la famille par rapport aux aides publiques. Pour les jeunes Français, cette décohabitation est cependant moins souvent associée à une indépendance économique. Les allocations logement jouent un rôle majeur dans cette décohabitation plus rapide, au profit notamment des étudiants et des jeunes stabilisés en emploi. En effet, si les revenus du travail ne sont pas suffisants, la chute du niveau de vie associée à l’autonomie doit être compensée par des transferts familiaux, décisifs pour les jeunes en formation initiale majoritairement aidés par leurs proches, mais également porteurs de fortes inégalités.
Source : Céreq
Publication : Céreq Bref, n° 468
Date de la publication : mars 2025